Je ne comprenais plus rien à ma vie, et ce depuis déjà un sacré moment, le fait que j'ai survécu à ce qui aurait du normalement me tuer ne pouvait qu'en ajouter une couche sur ce qui n'était pas sans m'intriguer. Il m'était impossible d'expliquer comment diable cette blessure en apparence fatale avait bien pu se résorber et pourtant c'était bien connu je possédais une imagination des plus fertile.

Je ne savais plus trop quoi faire de ma peau, l'envie de reprendre le collier me démangeait mais vu que je n'avais pas encore été autorisé à reprendre le service je me voyais contrait à devoir ronger mon frein … l'attente se voulait insupportable. Finissant par en avoir marre de demeurer chez moi, à me tourner les pouces comme le dernier des cons, je finis par m'habiller histoire de sortir en ville et de me changer les idées.

Arpentant les rues du centre-ville de Washington je finis par m'arrêter devant ce bar dans lequel je n'avais pas mis les pieds depuis un bail et haussant les épaules je finis par me décider à y faire mon entrée. Feignant d'ignorer certaines personnes qui me saluaient, je n'étais pas d'humeur après tout, je finis par me diriger vers le bar et m'y installant je me commandai un remontant.

Ma vie semblait vouloir s'écrouler tel un château de cartes, j'en perdais littéralement le contrôle et le plus tordu dans tout ça était que je ne pouvais rien faire qui puisse me permettre de freiner ma descente aux enfers. Torturé et désabusé je me sentais prêt à baisser les bras et à abdiquer devant cet affrontement des plus inégal, histoire de me sortir mes tracas de la tête je finis par décider de renouer avec mes vieux démons.

Arrivé au bar je ne fis que bien peu de cas des gens présents tout ce qui semblait importer à mes yeux étaient que l'on me serve ma dose et que je puisse me tuer à petit feu … soit à grand coup de verres de scotch. Commandant mon verre, je m'apprêtais à le porter à mes lèvres, je finis par entendre une voix plus que familière m'interpellant. Posant mon verre sur le comptoir je finis par me tourner , histoire de faire face à mon interlocutrice. Je sais je suis impardonnable. Je l'embrassai sur la joue avant de l'inviter à s'installer près de moi. Je ne t'avais pas vu. Il faut dire que je m'étais directement dirigé vers le bar, un peu comme si ma vie en dépendait.

J'avais manqué à tout mes devoirs lorsque j'étais passé près d'elle sans la remarquer, pourtant elle était si belle que même un aveugle l'aurait reconnue. Peut-être était-ce parce que je n'étais pas sans ressentir un relent de culpabilité mais toujours en est-il que je décidai de l'inviter à se joindre à moi. Après tout n'était-ce pas là la moindre des choses? Merci pour ta clémence à mon égard. Bien sur c'était une boutade que je lançais d'un ton amusé. Je vais bien et toi? En fait c'était faux mais je n'étais pas le type de mec qui aimait parler de lui et de ce qu'il pouvait vivre, puis de toute façon je savais pertinemment que de son côté c'était loin d'être la joie. La regardant, tout en lui souriant faiblement, je levai mon verre afin de trinquer avec elle. Ça y ressemble drôlement. D'une certaine façon je m'en voulais de l'avoir entraînée sur ce terrain des plus glissant, si elle en était venu à divorcer d'avec mon cousin c'était en grande partie de ma faute … je m'en voulais tellement.